Le plus mauvais club du monde !

Ibis Sport Club, le plus mauvais club du monde

Ironie du sort, le plus mauvais club du monde se trouve… au Brésil! L’Ibis Sport Club, basé à Recife, s’est auto proclamé plus mauvais club du monde. En 70 ans d’existence, ou plutôt de défaites, le club encaissé 3550 buts tout en n’en marquant que 62! Nous avons donc là un club qui ne marque même pas un but par an! Une fierté, le logo du club lui-même indique “le pire club du monde“, qui lui vaut une place dans le Guinness Book des records.

L’histoire commence en novembre 1938. Joao Pessoa de Queiroz, fier propriétaire de la Compagnie de la soie et du coton de l’Etat du Pernambouc, situé au Nord-est du Brésil, a l’idée de faire jouer des matchs de foot à ses employés pour qu’ils passent leur temps libre sur le terrain plutôt qu’à penser révolution. L’Ibis Sport Club est né. Le club ne trouvera son nom définitif qu’un peu plus tard grâce à son nouveau président, Onildo Ramos, un mec passionné par la mythologie égyptienne (”Ibis”) et aux aspirations aristocratiques (”Sport Club”). C’est sous sa présidence que le club connaît la gloire. Pour le plus grand bonheur de supporters toujours plus nombreux.

L’année 1978 est un bonheur pour ces derniers: l’Ibis encaisse 44 buts en 4 matchs contre le Sport Recife. Dario, buteur de Sport Recife, réussit d’aileurs l’exploit de marquer 11 fois lors d’une de ces 4 confrontations. L’année 1980 est, elle, celle de l’extase à l’état pur. L’Ibis Sport Club y connaît une série de 23 défaites d’affilée avec une moyenne de 10 buts encaissés . Au total, entre juillet 1980 et juin 1984, l’Ibis Sport Club réussit à enchainer 54 matchs sans victoire (48 défaites et 6 nuls). En 2001, Pinheiro Caldas, alors président, exige (et obtient) l’inscription de son club dans le Guiness Book des records.

Les indications de l’entraîneur: ça rentre d’un côté, ça sort de l’autre.

Cette distinction ravit l’idole des supporters: Mauro Shampoo. Attaquant du club 10 saisons durant, Shampoo est devenu une grande star en réussissant l’impossible: marquer un but. C’était lors de la défaite 8-1 contre la modeste équipe du Ferrovario et c’est aussi l’unique but de sa carrière à l’Ibis. Mais il est devenu une telle star que même un court métrage a été réalisé sur sa grande carrière et son amour pour l’Ibis Sport Club. Une popularité qui l’a incité à quitter son métier de coiffeur pour se dédier totalement au foot, ce que, à 39 ans, il a finalement renoncé à faire.

Il y a malheureusement un revers à cette belle médaille. Pour ses 70 ans, le club a décidé de rompre avec son romantique et glorieux passé, pour renouer avec les valeurs de la société capitaliste, sa compétitivité et sa recherche de profit. Ainsi, le président du club Ozir Ramos Junior se sert de ce glorieux titre de pire club du monde comme d’un vulgaire instrument marketing. Il propose les services de son équipe pour redonner confiance à ses adversaires mal placés, et profite de la notoriété de son club pour lancer la marque Ibis de vêtements sportifs, des vêtements “de mauvaise qualité” comme le vante le slogan. Romario a même été approché. Désireux d’inscrire son 1 000e but mais sans club, l’attaquant a néanmoins refusé l’offre de contrat de l’Ibis, sans doute pour ne pas souiller son palmarès en jouant dans le pire club du monde.

Mais ce n’est pas tout. Un ambitieux plan quiquénal est mis en place: un centre d’entraînement avant la fin de 2009, 20 000 socios en 2010 et surtout atteindre la première division régionale en 2010, puis la Serie C brésilienne en 2012 et enfin la Serie B en 2014. Le culte de la victoire aura-t-il enfin raison de ces irréductibles losers?